○ Le contexte

1939 - Entends-tu le chant mélodieux et harmonieux ? Vois-tu comment il manie chaque élément ? Tout ce que nous possédons, c'est uniquement à lui que nous l'avons aujourd'hui. Un jour, tout cela sera à toi, raconta la femme au petit-fils de grand chaman. Il allait devoir à son tour apporter le nécessaire à la tribu comme son prédécesseur l’avait fait avant lui. Cela ne semblait pourtant pas évident pour le jeune chaman, surtout pour les protéger des hommes pâles qui les assaillaient, comme la colère incontournable des esprits qui frappaient sur l'Australie. Ils saisissaient des enfants « métis » pour les intégrer dans leur société. Les blancs qui avait bonne conscience de ce qui se passait pouvaient venir à bout de cette loi insensée. Elle contribuait à faire de la vie australienne, un véritable enfer à leur parent aborigène. Les drovers (cow-boy en australien) étaient les seuls en qui ils pouvaient avoir confiance. Certains avaient même la faculté de communiquer dans la langue ancestrale des aborigènes. Ils parcouraient les contrées inhospitalières et périlleuses pour le commerce du bétail. Les citoyens inconscients reprenaient leur chemin, niant le problème des " aborigènes " qui devenait même une généralité à Darwin (Australie). Le temps ensoleillé, asséché, permettait à chacun de profiter des vertus de l’océan. Et tout cela en prenant soin de ne pas être confronté à un des dangers : les animaux sauvages. Il acquiesçait avant d'entendre le grondement d'une automobile, s'approchant d’eux et du campement. Le signal que le danger des hommes pâles revenait à la charge. Il n'y avait qu'un seul moyen. Le chant permettrait de vous appeler pour que vous puissiez intervenir. Il se mit donc à chanter auprès des seules personnes qui pourraient chasser les mauvais esprits. Je vais le chanter pour moi, affirma-t-il, en commençant sa chanson. Ils viendront à bout des hommes pâles. Mais pour le moment, je dois me faire invisible, rajouta-t-il, en se dissimulant pour qu'on ne vienne pas l'enlever à sa mère biologique. Celle-ci était paniquée tandis que ces étrangers à la peau blanche approchaient d’eux à grands pas, comme des prédateurs qui sautaient sur leurs proies.